domenica 3 ottobre 2010

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Qu'est ce qui ne va pas entre Rome et Moscou ?


Par Jean-Marie Guénois le 1 octobre 2010 18h58
 
Coup de froid entre le Saint-Siège et le Patriarcat orthodoxe de Moscou. Ce n'est pas le premier accroc mais la réunion de la commission mixte internationale qui vient de se conclure à Vienne a déçu. Vue de Moscou, elle n'a produit « aucune avancée significative. »
Dans cette commission, catholiques et orthodoxes travaillent sur la notion clé de la « primauté » pontificale. En clair : Le pape a-t-il une prérogative sur les patriarches orthodoxes, qui sont, eux aussi, des chefs d'Eglise chrétienne ? Si oui, laquelle ? Et comment s'exerce-t-elle ? 
L'enjeu étant de définir, pour l'avenir, un mode de gouvernance, entre grandes Eglises chrétiennes. Tout en gardant leur identité, elles pourraient reconnaître cette primauté. Et donc accorder, au pape, une certaine autorité. En échange, celui-ci devrait partager davantage ses décisions.
Pour réfléchir, la commission composée de théologiens et d'historiens revisite le premier millénaire. Elle cherche à comprendre, comment, à l'époque, les décisions pouvaient se prendre. Une sorte d'état des lieux des pratiques en cours jusqu'en 1054, quand les chrétiens étaient unis.
Lors d'une précédente rencontre à Ravenne en 2007 les orthodoxes avaient reconnu qu'en cas de litiges théologiques sérieux dans les premiers siècles de l'Eglise c'est à Rome que l'on venait, en dernier ressort, chercher un arbitrage.
Ce consensus sur le rôle du pape avait été salué comme une avancée importante dans le dialogue œcuménique. Mais les orthodoxes reviennent aujourd'hui sur cette lecture pour rappeler deux choses : cette autorité du pape de Rome, même à l'époque, « ne s'appliquait pas à l'Est » ; elle allait de pair avec la « synodalité », c'est-à-dire, une culture de la prise de décision collective avec les évêques.
C'est ce qui se pratique dans les Eglises orthodoxes. Les Patriarches sont liés à leur synode composé d'évêques : pour leur propre élection et pour toute décision importante.
Au-delà de son aspect technique, le grand intérêt de ce différend est ce qu'il cache : aussi spirituelle soit-elle, l'unité des chrétiens, au moins entre catholiques et orthodoxes, dépendra notoirement d'une vision commune de la gestion du pouvoir.
Or, deux philosophie de l'organisation s'opposent : l'une latine, centralisée et pyramidale ; l'autre orientale, décentralisée et plus collective.
Ce problème est universel. Mais, de nature culturelle, pourra-t-il se résoudre ?

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